Une analyse sur l’IA Act
août 2024 par Jérôme Valat, CEO et Co-fondateur de Cleyrop
En mars, l’Union européenne a annoncé qu’elle élaborait une nouvelle législation basée sur les risques, l’AI Act, pour réglementer le développement, l’utilisation et les applications de l’IA dans l’UE et garantir que les systèmes d’IA utilisés ou développés dans l’UE sont sûrs et dignes de confiance. Cette loi a été adoptée par la Commission européenne en mai et est désormais officiellement en vigueur.
Pour résumer, d’une part, on se trompe de nouveau de combat et d’autre part, nous tentons de réguler les monstres que nous avons laissé prospérer. La Commission européenne n’a eu de cesse d’offrir le marché européen digital aux américains, y compris même contre les décisions des tribunaux de la CJUE.
Ursula von der Leyen et l’Allemagne, ont décidé que c’était le prix à payer pour sauver le secteur industriel allemand. Les autres n’ont qu’à se taire. À l’instar des DSA et DMA, tentant de limiter les effets délétères des acteurs hégémoniques US, l’IA Act est un arbre qui tente de cacher la forêt funeste de l’innovation européenne.
L’IA Act est un texte compromis mal ficelé qui limitera en effet une partie de l’innovation européenne mais surtout ne règlera rien des problèmes à venir. À noter que malgré les menaces de Meta, ces derniers modèles sont disponibles en Europe.
Nous serons bientôt avec un marché de l’IA entièrement américain. Les éditeurs de modèle sont US (sauf Mistral mais pas pour longtemps). Et pire encore, le nerf de la guerre de l’IA c’est aussi les GPU, les processeurs offrant la puissance nécessaire à l’IA. Un acteur est quasi monopolistique, NVIDIA, américain bien sûr.
Et l’Europe brille par son silence sur le sujet.
Bref l’IA Act est un texte politique qui servira à la commission européenne à prétendre qu’elle a fait le nécessaire, mais qui loupe l’essentiel. Du classique en somme.