Forrester : Les employés européens sont en retard sur les travailleurs américains en matière de compétences en IA
mai 2025 par Forrester
Forrester publie un rapport intitulé « European Employees Are Falling Behind US Workers On AI Skills », qui met en évidence une disparité flagrante entre l’Europe et les États-Unis en matière d’adoption de l’IA et de préparation de la main-d’œuvre, ce qui met en péril la compétitivité de l’Europe.
En effet, les investissements privés dans l’IA aux États-Unis atteindront 62,5 milliards d’euros en 2023, contre seulement 9 milliards d’euros dans l’UE.
Le rapport explore les écarts croissants entre les entreprises européennes et américaines en matière de confiance, de compétence et d’investissement dans l’IA. Il introduit l’AIQ (AI Quotient) en tant que mesure de l’état de préparation d’une organisation à s’adapter à l’IA générative (genAI) et à d’autres systèmes d’IA, et à en tirer profit. Alors que l’Europe donne la priorité à la transformation numérique, sa main-d’œuvre est à la traîne par rapport aux États-Unis en ce qui concerne les compétences, les salaires et la formation en matière d’IA, ce qui limite les gains de productivité. Le rapport souligne également les étapes critiques que les organisations européennes doivent franchir pour rester compétitives dans l’économie de demain axée sur l’IA.
Les principaux enseignements de cette recherche sont les suivants :
• Migration des talents de l’IA : Les salaires des professionnels de l’IA sont nettement plus élevés aux États-Unis, ce qui fait qu’il est difficile pour l’Europe d’attirer et de retenir les meilleurs talents (par exemple, les salaires français représentent 37 % des niveaux américains).
• Lacunes en matière de formation à l’IA : Seules 52 % des entreprises européennes dispensent une formation cohérente à l’IA, contre 62 % des entreprises américaines. Ce déficit de formation entrave la confiance des employés dans l’utilisation efficace de l’IA.
• L’IA générative pour la productivité : Les entreprises américaines et européennes accordent toutes deux la priorité à l’IA générative pour la productivité, mais les États-Unis restent en tête avec des taux de déploiement plus élevés (36 % contre 32 %).
• Disparité des compétences en IA : Les employés américains sont plus nombreux (59 %) à se sentir confiants dans l’utilisation de l’IA que les employés européens (48 %). En outre, les travailleurs américains font preuve d’une meilleure compréhension de l’ingénierie rapide et de l’éthique de l’IA.
• Priorités en matière d’adoption de l’IA : 43 % des entreprises américaines considèrent l’adoption des nouvelles technologies par les utilisateurs comme une priorité absolue, contre 37 % en France.
Selon, l’analyste principal Indranil Bandyopadhyay :
« Le retard de l’Europe en matière d’adoption, de développement et d’investissement dans l’IA est un défi majeur dans une économie de plus en plus axée sur l’IA. L’amélioration du QAI des employés n’est plus facultative - elle est essentielle pour retenir les talents, stimuler la productivité et favoriser l’innovation. Les dirigeants européens doivent se concentrer sur des programmes structurés de formation à l’IA, sur l’utilisation éthique de l’IA et sur la préparation des employés à faire confiance aux systèmes d’IA et à collaborer avec eux. En ne prenant pas ces mesures, l’Europe risque de perdre du terrain dans la course à l’IA, ainsi que la productivité et l’innovation qu’elle apporte. »