Étude Cisco : Les développeurs passent plus de temps à lutter contre les problèmes qu’à innover
mai 2024 par Cisco
Cisco présente les résultats d’une étude expliquant que les
développeurs passent plus de la moitié de leur temps (57%) en cellule de crise à résoudre des problèmes
de performance d’applications, plutôt que de se consacrer au développement de nouvelles applications
et à la stratégie d’innovation de leur entreprise.
Les développeurs jouent un rôle essentiel dans la création, le déploiement et la maintenance des
applications et des services numériques, indispensables aujourd’hui au fonctionnement des entreprises.
Et la pression qui pèse sur eux n’a jamais été aussi forte. Au niveau mondial, 85% des développeurs
interrogés déclarent voir augmenter la pression pour accélérer leur vitesse de production, tandis que
77% soulignent la pression croissante pour offrir des expériences numériques transparentes et
sécurisées.
Mais, alors que l’on attend des développeurs qu’ils fournissent de nouveaux outils et de nouvelles
fonctionnalités toujours plus rapidement, ils sont dans le même temps en charge de résoudre des
demandes incessantes émanant des ingénieurs en fiabilité des sites (SRE : Site Reliability Engineers) et des
équipes opérations (ITOps) pour gérer la disponibilité et la performance des applications. En
conséquence, ils passent des heures en réunion de cellules de crise à résoudre les problèmes techniques
de leurs applications, au lieu de coder et de construire de nouvelles applications.
Un manque d’informations essentielles sur la performance des applications
Pour les développeurs, ce problème est dû au fait que leurs entreprises ne disposent pas des bons outils
pour leur donner la visibilité nécessaire afin de comprendre la cause des problèmes qui touchent aux
applications. Selon eux, les services informatiques n’ont pas une visibilité complète et unifiée sur les
applications et le stack applicatif. Ils sont donc très préoccupés par les conséquences potentielles de cette
situation, les trois quarts (75%) d’entre eux craignant que le manque de visibilité et d’information sur les
performances informatiques n’augmente les risques d’interruption de service et de perturbation des
applications essentielles à l’activité de leur entreprise.
Cette situation affecte considérablement le moral des développeurs, 82% d’entre eux admettant qu’ils se
sentent frustrés et démotivés, et 54 % étant de plus en plus enclins à quitter leur emploi actuel. Ces
résultats devraient être un signal d’alerte pour les entreprises qui dépendent désormais des
développeurs pour créer les expériences numériques fiables et intuitives que les utilisateurs attendent.
Avec une demande très forte pour des compétences en développement sur un marché tendu et une
réserve de talents limitée, les entreprises ne peuvent pas se permettre un exode des talents simplement
parce que leurs équipes informatiques ne disposent pas des outils dont elles ont besoin pour faire leur
travail.
« La plupart des services informatiques ont déployé une multitude d’outils de surveillance dans différents
domaines, mais ils ne sont pas à la hauteur des environnements informatiques complexes et dynamiques
d’aujourd’hui. Ce qui empêche les responsables IT de générer une vue complète et unifiée de leurs
applications », a déclaré Shannon McFarland, vice-président de Cisco DevNet. « Lorsque les choses
tournent mal, il est très difficile d’identifier la racine du problème, ce qui entraîne souvent des situations
de crise et oblige les développeurs à passer des heures à essayer d’aider leurs collègues pour remédier à la
situation. »
Le potentiel de l’observabilité full-stack
Il est encourageant de constater que les développeurs sont parfaitement conscients qu’il existe des
solutions. 91% d’entre eux estiment qu’ils devraient jouer un rôle plus important dans l’élaboration et
dans le choix des solutions nécessaires au sein de leur entreprise. Les développeurs considèrent que
l’observabilité full-stack pourrait changer la donne, en offrant aux équipes SRE et ITOps, la visibilité
unifiée sur les applications et l’infrastructure, à la fois dans les environnements cloud native et
on-premises.
Bien que les développeurs ne soient pas les principaux utilisateurs des solutions d’observabilité full-stack
– se concentrant plutôt sur leurs domaines d’expertise spécifiques – 78% pensent que la mise en oeuvre
de l’observabilité full-stack au sein de leur entreprise serait bénéfique. Ils reconnaissent les avantages
d’une visibilité unifiée sur l’ensemble de l’environnement technologique et admettent que l’observabilité
full-stack permettrait aux équipes IT d’identifier plus facilement et plus rapidement les problèmes, d’en
comprendre les causes et de mettre en oeuvre les mesures de remédiation nécessaires. Il en résulterait
une diminution du nombre de responsables IT issus d’équipes de différents domaines qui devraient
participer à des réunions en cellule de crise, libérant ainsi les talents, y compris les développeurs, pour
qu’ils puissent se concentrer sur leur travail.
76% des développeurs sont allés jusqu’à déclarer qu’il leur était devenu impossible d’effectuer
correctement leur travail parce que les équipes SRE et ITOps ne disposaient pas des informations dont ils
avaient besoin pour gérer efficacement les performances informatiques. Ce qui explique pourquoi 94%
des développeurs considèrent l’observabilité full-stack comme l’élément central qui les aiderait à se
concentrer sur l’innovation.
Le rôle de l’intelligence artificielle (IA)
Au-delà de l’observabilité full-stack, de nombreux développeurs (39%) estiment également que leur
entreprise (et eux-mêmes) bénéficieraient du déploiement de l’IA pour automatiser la détection et la
résolution des problèmes applicatifs. Plutôt que de s’appuyer sur des processus manuels, l’IA permet aux
équipes informatiques d’analyser des volumes considérables de données, d’identifier les problèmes et
d’appliquer des correctifs en temps réel.
En outre, les développeurs sont prêts à adopter de nouvelles méthodes de travail au sein du service
informatique afin d’améliorer l’efficacité, la productivité et de rationaliser la gestion des performances
des applications. La majorité d’entre eux (57%), pensent qu’il faut renforcer la collaboration entre les
développeurs et les équipes informatiques. Cela se traduit déjà par la mise en oeuvre de méthodes de
tests amont oeuvreet à l’adoption généralisée des méthodologies DevOps et DevSecOps, de sorte que les
considérations relatives à la disponibilité, à la performance et à la sécurité des applications soient
intégrées nativement dans le cycle de vie de développement de l’application.
« À une époque où les développeurs sont très demandés, les entreprises doivent faire tout ce qui est en
leur pouvoir pour donner à leurs équipes les outils dont elles ont besoin pour réaliser leur plein potentiel
et maximiser leur impact », a ajouté M. McFarland. « L’observabilité full-stack est devenue essentielle.
Sans elle, les équipes informatiques ne peuvent tout simplement pas fournir les niveaux d’expériences
numériques exigés par les consommateurs aujourd’hui. »
Résumé :
● Les développeurs estiment que le rythme actuel de l’innovation ne sera pas viable si les
entreprises ne n’équipent pas les équipes informatiques des outils dont elles ont besoin.
● En l’absence d’outils adéquats pour comprendre les causes profondes des problèmes de
performance des applications et les résoudre rapidement, les développeurs passent des heures
en débogage d’applications, au lieu de coder pour lancer de nouvelles applications.
● Les développeurs considèrent l’observabilité full-stack comme un outil essentiel leur permettant
de s’affranchir de la surveillance et de favoriser l’innovation.
Méthodologie
Cisco a mené une étude auprès de 500 développeurs répartis entre les États-Unis (200), le Royaume-Uni
(100), l’Australie (30) et le reste du monde (170 - dont l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne, la
Scandinavie, le Japon, Singapour et l’Inde). L’étude a été menée par Insight Avenue en mars et avril 2024.